072 - Ca m’intéresse de prendre des lieux emblématiques, mais de les prendre à contrepied - Christophe Jacrot

 
 

D'ordinaire, je fuis les gens qui parlent de météo et de mauvais temps, mais Christophe Jacrot les illustre avec tellement de talent et de poésie que je ne pouvais que m'asseoir avec lui pour avoir une conversation passionnante sur le sujet. 

Dans cet épisode, on parle:

  • d’un printemps pourri qui fait naître une vocation,

  • de la nostalgie du mauvais temps,

  • de l’apparence de la facilité,

  • de condensation,

  • de message sous-jacent,

  • d’un chat qui aimerait participer à la discussion,

  • de l’importance de bien connaître son sujet,

  • de revisiter le déjà-vu,

  • de la meilleure façon d’avoir des oiseaux dans ses images,

  • de la bonne utilisation des réseaux sociaux,

  • de retrouver foi en l’humanité après avoir perdu son appareil photo,

  • Mais surtout, on parle de la pluie, mais pas du beau temps…

Bienvenue dans l'oeil de Christophe Jacrot.


A propos de l’invité: Christophe Jacrot

Site Web - Instagram - Livre

GALERIE ARTYPIQUE 19/10 > 19/11/2022 - Vernissage samedi 5 novembre à partir de 18h

22 rue Jacques Dalphin 1227 Carouge - Suisse artypiquegalerie.com

GALERIE BLIN plus BIN 18/10 > 26/11/2022 - Vernissage jeudi 18 octobre à partir de 18h

46, rue de l’Université 75007 Paris blinplusblin.com

 
 
 
 

LEGOS DE L'ÉPISODE:

  • Des photos par mauvais temps. Il pleut, il neige, je suis content.

  • Je fais des images qui avant tout me plaisent à moi, et puis j’essaie de me renouveler dans cet univers de mauvais temps.

  • On suit sa pente pourvu qu’elle monte.

  • Quand j’ai repris la photo il y a 13-14 ans, j’avais une envie très forte d’inventer des images et je ne savais pas par quel bout prendre l’histoire… Il y avait une envie forte mais elle ne s’exprimait pas via un sujet précis.

  • Faire de la street sans qu’il y ait un fil rouge plus fort, je voyais pas trop le truc. Il y a des milliers de photographes qui font de la street photography, il y en a qui font des trucs géniaux, j’allais pas faire du sous William Klein. Donc cette histoire de mauvais temps qui m’est tombé dessus comme ça, c’était vraiment un instinct, une envie, ça m’a attiré.

  • Je me suis juste posé la question « qu’est ce que je peux inventer comme image quand il pleut? », et raconter la pluie à ma façon.

  • Je trouve mon cadre et je fais en sorte que dans ce cadre il y ait un évènement récurrent, et je reste une demi heure-une heure, et je déclenche à chaque fois qu’il se passe quelque chose d’intéressant.

  • C’est les petits miracles que parfois on provoque, j’adore ça.

  • Parfois on appuie bêtement, mais je déteste appuyer inutilement.

  • Il y a quand même toujours, même si on a le petit écran derrière (l’appareil - NDLR), ce petit frisson parce que quand je rentre le soir et que je mets sur l’ordi, l’air de rien quand l’image s’affiche en grand c’est vraiment autre chose.

  • J’ai toujours cet amour du mauvais temps au sens simple du terme: « ah il fait mauvais ». Le mauvais temps de notre enfance, j’ai envie de dire, quand vous êtes dans la voiture sous une pluie battante, ou cette pluie mélancolique, tout cet univers qui est énormément utilisé au cinéma.

  • Quand un metteur en scène fait pleuvoir dans une scène, c’est pas par hasard.

  • Si quelque part il y a un coté livre de souvenirs, moi ça me plait beaucoup.

  • Avant je faisais peu de photos en France, puis sont arrivés les confinements, donc je me suis dit « super je vais me concentrer sur la France ».

  • Il y avait une envie d’aller loin, d’aller chercher surtout dans d’autres pays, d’autres cultures, d’autres univers visuels, et c’est vrai que les confinements m’ont ramené en France et c’est très bien, mais le problème c’est qu’il pleut plus en France.

  • (Sur le fait d’avoir un message à faire passer pour faire de belles photos - NDLR) C’est pas en ces termes que je poserais le problème, moi je fais des images, dans ma tête il se passe des tas de choses bien sur, pendant que je fais mon image, mais une fois de plus c’est instinctif.

  • On fait tout le temps des choix qui répondent à un instinct, à quelque chose, et c’est une fois que j’ai mon image sur l’écran que je la juge et que je me dis « oui, elle rentre dans cet espèce de corpus un peu émotionnel que j’ai envie de développer sur le mauvais temps ».

  • La pluie et la neige, cé st vraiment deux choses différentes qui s’abordent différemment… c’est souvent une bagarre technique cette prise de vue.

  • C’est vraiment difficile (les conditions techniques par mauvais temps - NDLR), il faut aller arracher les images.

  • Je cherche un endroit qui m’inspire, c’est aussi bête que ça.

  • J’ai un peu tendance (à chercher à ce que - NDLR) chaque image se suffise à elle-même, que chaque image ait son monde propre et ne dépende pas forcément de la suivante.

  • J’aime bien que chaque image puisse être la seule.

  • J’aime bien que les photos vivent par elles-mêmes.

  • A partir du moment où on a un cadre, puisque l’image est forcément découpée, il y a une limite, donc à partir du moment où il y a une limite il faut la gérer, et donc ça m’intéresse de savoir pourquoi je mets telle chose là, je coupe ici, je coupe par là, je suis tout le temps avec ces questions là. Parfois c’est difficile parce que je ne trouve pas la coupe, et c’est souvent, ça.

  • Il y a toujours cette religion de l’instantané où on a pas triché…

  • Ca m’intéresse de prendre des lieux emblématiques, mais de les prendre à contrepied.

  • Je me suis dit « Il faut que ça reste un point de vue d’un intérieur où on peut être effectivement, pour que ça soit réaliste », donc elles sont toutes prises de ma voiture.

  • On fait toujours un peu la même photo, et on parle toujours un peu de soi indirectement quand on fait des photos.

  • Quand on regarde la photo, j’aime bien qu’on puisse imaginer un avant et un après, même si l’image se suffit aussi en elle-même.

  • Des fois le coté collectif du cinéma me manque un peu, et en même temps être totalement indépendant c’est génial.

  • Une partie de l’image se fait dans ma tête d’abord… j’essaie d’imaginer ce qui est possible au travers d’images de souvenirs (des autres - NDLR).

  • Quand on perd un truc, c’est dans sa tête qu’on le retrouve.

DANS CET ÉPISODE, ON PARLE DE:

  • Ces photos:

 
 
  • Sabine Weiss

  • Todd Hido

  • Maison Keller

  • Saul Leiter

  • wes Anderson

Recommandation d’invité : Todd Hido


A propos du Podcast:

Hôte: Julien Pasternak - Instagram - LinkedIn - Clubhouse

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Générique d'intro: Joakim Karud (https://soundcloud.com/joakimkarud) 

Générique de fin: Dyalla Swain (http://soundcloud.com/dyallas)

 
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